Zahra Al Delkhalek - Adelaide Kane

Il était une fois un roi et une reine qui se marièrent et eurent beaucoup d’enfants. C'est ce que mes parents auraient pu vivre si mon père n’avait pas été marié une première fois avant son mariage avec ma mère. Le premier mariage était de convenance et non un mariage d’amour comme avec mes parents. De cette union est né Aksel, mon grand-frère, que j’ai toujours considéré comme tel et non comme mon demi-frère. Puis mon père épousa ma mère et mon frère Khalid vit le jour. Mais ce qu’on ne savait pas, c'est que mon père avait eu une liaison extraconjugale et que de cette relation sont nés Lazhar et Zakhar, mais c’est une autre histoire pour ces deux-là.

Mon père était le Cheikh de Dubaï. J’ai donc vu le jour au palais de Dubaï, le 24 décembre 1994, soit cinq ans après mon grand-frère Khalid. J’étais le plus beau cadeau de ma mère et de mon père, qui m’ont choyée après ma naissance. J’étais la seule fille avec deux grands frères. La vie n’a pas toujours été facile, car ils ont toujours été très protecteurs avec moi. Je sais que la vie n’a pas été simple pour mon frère Aksel, étant le futur monarque de Dubaï ; notre père était vraiment exigeant avec lui. Je ne connaissais pas cet aspect de notre père. J’ai vite dû apprendre à me comporter comme une princesse. Ce n’était pas difficile, car ma mère m’enseignait tout ce qu’il fallait savoir. Elle faisait partie de l’aristocratie anglaise et était apparentée à la famille royale anglaise. C’était une très bonne professeure pour les convenances et tout ce qu’il fallait apprendre. Elle était douce avec moi et patiente, car j’étais très impulsive quand j’étais enfant. Petit à petit, ses cours de maintien ont porté leurs fruits et je suis devenue celle que je suis aujourd’hui, maîtresse de moi-même et convenable.

Les années sont passées. J’ai eu quelques difficultés à l’école, mais avec un professeur particulier, tout a fini par rentrer plus ou moins dans l’ordre. Je devais juste fournir bien plus d’efforts que les autres et c’est ce que je fais encore aujourd’hui avec mes études de médecine. J’ai l’habitude de donner le meilleur de moi-même et de me montrer sans taches. Je suis la Princesse de Dubaï après tout. Mes frères ont fini par partir faire leurs études à l’étranger, d’abord Aksel alors que j’avais 5 ans, puis ce fut au tour de Khalid, alors que j’avais tout juste 10 ans. J’en fus très attristée ; je les avais toujours eus près de moi, j’étais désormais seule. Seule dans cet immense palais, seule dans cette prison dorée. J’avais encore mes parents, mais ce n’était plus pareil sans mes frères. Heureusement, j'avais mes cousins et mes cousines, ce qui comblait le vide laissé par mes frères. C’est durant cette période que j’ai commencé à me consacrer à des activités qui n’étaient pas destinées à une princesse, mais qui comblaient le manque de mes frères. J’ai donc commencé le tir à l’arc et le combat à l’épée, sans que mon père soit au courant. Ma mère me couvrait après que je l'ai suppliée pendant des mois de me laisser pratiquer ces deux activités.

Alors que les années passaient et que mes frères revenaient parfois pour des événements familiaux, pour des anniversaires ou autres, tout changea en 2010. Je finis par revoir plus souvent Khalid qu’Aksel, qui se disputait avec notre père. Khalid m’expliqua lors d’un appel que c’était parce que notre père avait fiancé Aksel à une jeune femme et que ce dernier refusait. À partir de ce moment-là, je ne revis plus Aksel, sauf quand je fus autorisée par mes parents à aller étudier en Angleterre, tout comme mes frères. Je fus acceptée à Oxford. Pour mon anniversaire, qui fut aussi grandiose que celui de mes frères, je suppliai mes parents d’accepter que j’aille faire mes études à l’étranger. Je voulais suivre les traces de mes frères, eux qui étaient des hommes à présent, eux qui étaient mes modèles et que j’avais envie de suivre en Angleterre depuis leur départ.

J’avais alors 18 ans, nous étions en 2012, et je pouvais vivre une vie de jeune fille normale. Ce n’est pas que je n’aimais pas être une princesse, loin de là, mais j’avais un peu plus de liberté qu’au palais. Je vivais avec de la famille de ma mère et j’avais des gardes qui m’attendaient toujours à la sortie de mes cours ou partout où j’allais. Mais au moins, je pouvais me faire des amies en dehors de ma famille, enfin pas beaucoup, étant très solitaire et préférant le calme à l’agitation. C’est là-bas que j’ai connu mon premier coup de cœur, mon premier chagrin d’amour également, mais ça, mes frères ne sont pas au courant. Sinon, je ne donnerais pas cher de la peau de celui qui m’a brisé le cœur.

Alors que je venais de fêter mes 19 ans, mon père mourut. Je ne pris pas le temps de prévenir qui que ce soit, mais je rejoignis le jet privé de la famille et je passai tout le vol jusqu’à Dubaï à pleurer sur mon siège, alors que mes frères restaient silencieux. Je finis par prendre une année sabbatique. J’avais besoin de me ressourcer auprès des miens et de faire la connaissance de Lazhar, qu’Aksel et Khalid avaient ramené des États-Unis. Je savais qu’ils étaient partis là-bas pour affaires, mais je ne savais pas que cette affaire était un frère caché. Je finis par ne plus me montrer méfiante avec ce dernier au bout de trois mois. J’avais appris à me méfier des gens en grandissant. Puis, un an après la mort de mon père, ce fut pour moi le moment de retourner en Angleterre pour continuer mes études de médecine. Je repris donc ma seconde année du début et je revenais de temps en temps au palais pour voir mes frères.

J'eus vent d’un lieu que mes frères avaient créé, mais je ne pouvais pas y aller, trop prise par mes études. Je ne revenais que rarement au palais royal pour me soucier vraiment des activités lubriques de mes frères. Pourtant, petit à petit, j'entendais des conversations à droite et à gauche parlant d’esclaves sexuelles. Je ne pouvais pas tolérer cela et alors que je m’apprêtais à tirer les oreilles d’Aksel, Lazhar et Khalid, une nouvelle personne fit son entrée. Il nous expliqua être le jumeau de Lazhar ; la ressemblance était frappante et, après plusieurs tests, la vérité tomba enfin : il était bel et bien le jumeau de Lazhar. J’avais beaucoup de mal avec cette nouvelle venue dans notre famille et c’est ainsi que je ne rentrais pas pour tirer les oreilles de mes frères, mais pour apprendre à connaître Zakhar. Et comme si une nouvelle ne tombait jamais seule, nous apprîmes aussi que nous avions une autre sœur… Jawhar, qui était la vraie sœur d’Aksel. La mère de ce dernier avait caché sa grossesse à notre père et avait élevé notre sœur en Syrie. J’étais bouleversée. Le père que j’avais aimé et qui m’avait aimée m’apparaissait enfin comme l’homme tyrannique et vil qu’il était. Je ne pouvais en entendre plus et je décidai de retourner en Angleterre pour continuer mes études que j’avais à de nombreuses reprises mises de côté.

Je me réfugiais dans mes études pour essayer d’oublier toutes les révélations que j’avais découvertes ces dernières années. Et comme si ce n’était pas assez, en 2024, une nouvelle sœur fit son apparition… Une brune sulfureuse. Je ne la sentais pas du tout ; elle faisait la une de tous les magazines. Dayana était le fruit d’une aventure de mon père avec une domestique du palais. Mon monde finit de s’écrouler. Mon père, que je pensais aimer ma mère plus que tout, l’avait trompée à maintes reprises et presque toutes ses unions avaient donné naissance à un enfant. Je ne pouvais plus supporter cela. Je commençai alors à boire beaucoup lors d’événements et à ne plus vraiment aller en cours. Je ne supportais plus de voir tous ces magazines avec Dayana, qui, pour moi, n’était qu’une femme vulgaire, elle qui était considérée comme l'une des plus belles femmes de Dubaï. Je ne suis pas jalouse d’elle, mais je ne la sens pas. D’accord, elle n’a pas reçu la même éducation que moi, mais une princesse ne s’affiche pas comme ça dans les magazines. Après quelques problèmes durant mon internat de médecine, je décidai de rentrer à Dubaï et de me confronter véritablement au harem que mes frères avaient créé… Mais surtout, je devais me réapproprier mon corps et ma vie toute entière.